Les enjeux pour votre site web en 2019
Enjeu N°2 : Le référencement naturel (SEO)
Petit historique à la SERP (pardon pour le jeu de mots)
Pendant longtemps le référencement naturel fut basé sur le jeu du chat et de la souris entre les ingénieurs de Google et les spécialistes en référencement.
Les premiers modifiaient, affinaient les algorithmes (Penguin, Panda …) obligeant ainsi les seconds à trouver des parades afin de toujours mieux positionner les sites web.
Au tout début de l’ère du SEO, Google portait une attention particulière aux mots clés placés dans le code source des pages web.
Si je vous dis que le mot qui arrivait en tête des recherches du web mondial était : sexe ou encore sex, vous ne serez je pense pas surpris. Et bien l’une des tactiques pour faire remonter un site consistait alors à glisser ce mot dans le code source <meta name= »keywords » content= »business, leader, spécialiste, expert, sexe, sex, porno, » lang= »fr »>
Aujourd’hui les algorithmes ne regardent plus uniquement le code source mais aussi le contenu textuel des sites, c’est-à-dire les pages réellement vues par les internautes. Devant ce changement les référenceurs ont donc modifié leurs techniques en s’intéressant au référencement naturel sémantique. Ils ont alors rédigé les contenus des sites en incorporant des mots clés selon une certaine densité afin de faire « plaisir à Google » et par voie de conséquence de tenter de s’assurer une bonne place.
Chaque nouvelle optimisation de Google engendra ainsi immédiatement une réponse plus ou moins proportionnée. Certains se souviendront surement de ce qui fut nommé le Google bombing. La mode était alors à l’importance des ancres sur les liens. A l’époque beaucoup de blogger aux USA avaient fait des liens vers la maison blanche avec comme ancre « miserable failer ». Si bien que si vous recherchiez « miserable failer » dans la barre de recherche Google, le site de la maison blanche ressortait.
Keyword, netlinking, mot clés à longue traine … toutes ces notions sont dorénavant balayées ou plus exactement ont une importance mineure pour Google. N’oublions pas qu’il reste toutefois quelques survivants comme Yahoo, Bing ainsi que quelques outsider DuckDuckGo et notre français Qwant. Bien que cela me fasse plaisir d’écrire leurs noms, leurs parts de marché sont aujourd’hui très faibles ; en tout cas trop faibles pour réaliser une stratégie de référencement dédiée. Nous resterons donc concentrés sur Google.

Le SEO à date
Avec Rankbrain, lancé au début de l’année 2015 le tournant fut massif et je pense décisif. Ce qui était un petit projet (à l’échelle Google) est aujourd’hui un axe central aux possibilités phénoménales. Issue de la recherche neuronale, Rankbrain intègre toutes les techniques et mots à la mode en ce moment : Intelligence Artificielle (IA), Deep learning, machine learning …. Il ne manque plus que le terme blockchain mais je ne vois pas comment le placer ici.
Bref avec ses connexions « neuronales » Rankbrain est un algorithme capable d’apprendre de lui-même. Reformulé pour faire geek en soirée, il s’agit d’un process d’apprentissage incrémentiel.
Pour faire simple : Avant Google tentait par croisement de faire correspondre les mots de votre requête avec les mots des pages web. Aujourd’hui il fait correspondre le sens global de votre recherche avec les pages les plus pertinentes.
On parle donc d’IA pour Rankbrain car il n’est plus updaté par des ingénieurs qui l’améliore mais évolue, s’améliore, s’affine tout seul. Non seulement il ne s’intéresse plus simplement aux mots (au profit du sens), mais pour accroitre sa pertinence il va ensuite regarder comment les internautes interagissent avec les résultats des recherches qu’il propose.
Ainsi lors d’un test datant déjà de quelques années, les ingénieurs de Google ont été invités à consulter certaines pages Web et à estimer le nombre d’algorithmes de Google qui auraient un rang élevé. Les ingénieurs avaient raison environ 70% du temps. Dans les mêmes conditions de test, RankBrain était correct 80% du temps.

2019 et le référencement naturel
Construire une stratégie de référencement naturel et y allouer des moyens a-t-il encore un sens. Il n’est effectivement pas faux de dire que c’est une forme d’abus de langage que de l’écrire de la sorte. Toutefois ce n’est pas parce que le système est devenu mobile, évolutif qu’il faut cesser de s’adapter. La bonne nouvelle c’est que Rankbrain pousse l’éditeur à un accroissement qualitatif en vu de répondre aux intérêts réels et supposés de son internaute.
Terminés les techniques à papa de contournement. Une stratégie de SEO doit aujourd’hui se recentrer sur des bases saines c’est-à-dire en objectivant l’intérêt utilisateur.
Quelques recommandations en vrac :
- Mettez-vous à la place de votre internaute et rédigez pour lui.
- Apportez à votre internaute un contenu intéressant mais aussi unique. Ne soyez pas avare d’informations si elles sont pertinentes.
- Oubliez le Storytelling qui consisterait à vous raconter avec une fausse prise de recul vous faisant passer pour le leader international que vous aimeriez être au lieu du leader régional que vous êtes. N’hésitez pas à élargir votre propos à votre univers dans une optique informative « Bigger story than you »
- Soignez la version mobile de votre site en la réfléchissant en amont. Pour rappel en Novembre 2018 la mobilité tablette + smartphone représente 36% des consultations en France (vs 47,93% pour le monde) source StatCounter. Google y accorde une importance primordiale via son index Mobile First.
- Optimisez le poids des pages et la vitesse de chargement que cela soit pour la mobilité ou pour une consultation sur ordinateur. Conformez-vous au projet Google AMP (Accelerated Mobile Pages)
- Conservez les bonnes pratiques du web, qui sont pour certaines les mêmes que le print. Dans un document on trouve un titre, des paragraphes intercalés avec des sous titres. Dans une page web on doit trouver une balise <H1>, des <p> avec des <H2>, <H3>.
- Installez un certificat TLS (https) si ce n’est déjà fait. Google souhaitant un web secure, une importance certaine y est accordée. Au-delà de l’intérêt SEO, c’est également une recommandation de la CNIL concernant la cybersécurité en général et la protection des données personnelles en particulier. Attention aux certificats autogénérés qui ne garantissent pas à votre internaute qu’il est vraiment sur votre site. Le « domain shadowing » est par conséquent facilement réalisable.
- Utilisez les produits Google mis à votre disposition. Complétez ainsi consciencieusement Google My Business.
De nombreuses autres actions sont possibles avec un angle d’approche simple et basique (comme le dit le philosophe Orelsan) : apporter un maximum de valeurs (de contenus, d’utilisation, d’esthétique) à votre lecteur.
Il ne reste maintenant plus qu’à remettre l’ouvrage sur le métier.
Emmanuel Coudurier